“vies de livres”

7 Septembre 2008

Vous avez aimé ma vie de flic ?
Vous allez adorer ma vie d'auteur !

ça va balancer.
à suivre...

Voir les commentaires

B. Desforges

#vies de livres

2 Septembre 2008

Le FLiC, il y en a qui l’ont aimé pour diverses raisons.
Toi ou moi, on ne se laisse pas attraper par les mêmes mots.
C’est une histoire d’écho. Les mots ne font pas le même bruit pour tous, ils ne rebondissent pas sur les mêmes images.
Mais les histoires de ce FLiC, si les non-flics les ont appréciées parce qu’ils ne savaient pas grand-chose de tout ça, les flics les ont aimées parce qu’ils les connaissaient déjà toutes.

S’il y a des messages qui ont un goût particulier, celui de l’affection, de la fraternité, une presque intimité, ce sont bien ceux de mes collègues.

J’en ai reçu un ce matin.

  Un petit message avec le sourire.

  3 h 51
(je ne savais pas comment m'y prendre, alors le décalage de sommeil aidant, j'ai choisi d'écrire un peu)

  Impossible de mettre une date précise sur cet évènement, mais le printemps n'était pas encore tout à fait là.

  Je me rappelle en effet du chef de poste, qui portait encore le pullover par dessus sa chemise "bleu glacier" (pour ne pas dire "bleu pompiste" ou "bleu salissant"). Il était assis là, paisible, attendant la relève en lisant.
  Je n'ai pas retenu un léger sourire en constatant que j'avais déjà lu ce livre.
  Ce livre qui vous sautait aux yeux jusque dans les supermarchés, ce livre qui faisait passer la brème pour une pâle carte de visite, affichant fièrement son "FLIC" en couverture.

  Étonnement, on le voyait rarement dans la rue, encore moins dans les transports en commun où aucun collègue n'aurait osé le sortir de son sac.
  Mais ce jour là, ce "FLIC", j'allais le voir.

  Je commence mon service, laissant le chef de poste dans ses lectures, et passe saluer l'opérateur radio.
  Nous sommes le matin, il est tôt et c'est encore calme.
  Je trouve donc l'opérateur lui aussi les yeux rivés sur le papier. Pas d'une sombre mention de service, non, lui aussi se crève les yeux sous la lumière blafarde que connait tout commissariat en déchiffrant les lignes du "FLIC".

  Échanges de quelques banalités sur le livre, l'heure matinale ne nous poussant pas à un débat plus philosophique, avant que je monte sentir l'odeur du café froid dans les bureaux des OPJ de nuit.

  À défaut de café froid (bu depuis longtemps bien entendu) c'est encore un "FLIC" que je trouve, un marque-page glissé entre les dernières lignes du livre.

  Et ma journée a été rythmée par ce "FLIC", comme si nos interventions n'étaient pas encore d'actualité, mais que ces résurgences d'un passé que nous autres "bleus" n'avions pas connu étaient plus importantes et plus actuelles.
  Chacun y allait de sa paraphrase sur le "FLIC", qui ayant déjà vécu telle situation, qui ayant ri aux éclats à tel passage ou ressenti avec légitimité la même détresse, la même émotion, à la lecture d'un autre.

  Tout le service l'avait côtoyé, ce "FLIC", et cela oscillait entre bouffée d'air pur et nostalgie.

  Fin de service, je rends la radio à la relève.
  J'entends encore parler de lui, ce "FLIC"... et pourquoi à ce moment-là précisément, je ne sais pas, mais je comprends.

  Je comprends que cet engouement n'est pas seulement dû à un talent littéraire ou à un goût pour les anecdotes (commun à chaque collègue.)
  Je comprends que plus qu'un récit de famille, c'est une page de la Police que nous venions tous de revivre. Une page de son Histoire, que nous n'avions pas vécu et ne vivrons probablement jamais.
  Certes, nous nous sommes tous retrouvés dans le "FLIC", et nous avons tous vécu un peu de son histoire, mais il y a toute une partie de lui qui est morte avec le temps, avec les réformes, les politiques...
  Il y a surtout toute une partie de lui que nous ne connaitrons pas, ou alors avec de la chance ou le hasard.
  Cette partie là, c'est son auteur.

  Car loin des mémoires de Broussard, loin des faits d'armes, loin des revendications du "Gpx" Blondin, il y a chez ce "FLIC" une chose étonnante.
  Ce "FLIC" là est humain, ouvert, généreux, efficace, professionnel, curieux, revendicateur... et ce n'est pas devant la machine à café ou dans les confinements d'un bureau qu'il se confie, mais dans un livre... public... et comme si cela n'était pas suffisant, et surtout, ce "FLIC" là est Officier, si l'on cherche à voir sa tête on la trouve encadrée de doubles barrettes rectilignes...

  Alors au final j'ai compris, plus que de revivre une page de l'Histoire de notre métier, nous étions surtout tous conscients que ce "FLIC" là, nous ne travaillerions pas avec, et qu'à part avec de la chance, nous n'aurions pas le plaisir de recevoir des ordres d'un tel Officier.

  Cela peut paraitre trop, ou peut être éloigné de la réalité, mais le flic que je suis se devait de raconter au "FLIC" cette petite histoire (vécue), afin de le remercier d'avoir parlé (comme d'autres) d'avoir montré ou expliqué (comme d'autres) mais surtout d'avoir été ce "FLIC", à qui il aurait été (pas comme à d'autres) un honneur de rendre compte des faits suivants /... /


Merci, mon collègue. Merci.

Voir les commentaires

6 Août 2008

  Une petite chaîne pour les alanguis de l’été, qui m’a été transmise par Laurent.

  Il s'agit tout simplement de:

1 - Citer la personne qui nous a "tagué",
2 - Indiquer le règlement,
3 - Choisir un livre, l'ouvrir à la page 123,
4 - Recopier à la cinquième ligne, les 5 lignes suivantes,
(je déroge à la règle en débordant sur un début et une fin de phrase)
5 - Indiquer le titre du livre, le nom de l'auteur, de l'éditeur, et l'année de l'édition,
6 - Taguer 4 personnes dont vous souhaitez connaitre les lectures et les avertir sur leur blog.

Une façon un peu approximative de citer un livre qu’on a aimé, mais pourquoi pas ?
Le hasard de cinq lignes peut être un meilleur indice qu’un long discours…
 

Nicolas Pages - Guillaume Dustan
" Leur couple ne marchait pas mieux que le nôtre. Il m’avait demandé d’être témoin. J’ai refusé sans comprendre pourquoi. Maintenant je comprends. Il n’y a pas de justice pour les homos.
Plus tard il m’a dit qu’il était parti pour une autre raison,
parce que je lui avais dit que c’était plus facile de l’aimer quand il n’était pas là. "



Extrait de :
Nicolas Pages de Guillaume Dustan
Éditions J’ai Lu

(Prix de Flore 1999)

Voir les commentaires

Bénédicte Desforges

#vies de livres