"Les Bleus" sur M6 : on zappe !
20 Septembre 2007
Les Bleus, premiers pas dans la police ça s'appelle...
premier et dernier passage sur ma télé aussi.
Je crois qu’il y a déjà eu quelques épisodes de ce truc-là. Et ça repart.
J’avais pris la saine habitude de zapper la plupart des séries policières françaises, par ennui et par souci de bon goût et de pertinence, et là, je me suis fait pécho par les bleus. Erreur. Et concours de circonstances (aggravantes), hier soir j’avais regardé The Shield. La transition fut rude…
Que dire des « Bleus », nouvelle série policière de M6, à part que c’est de la pure daube. J’ai rarement vu un truc aussi naze.
J’argumente ? Ok j’argumente… mais vite fait.
Voilà un ramassis de clichés dont la seule performance est d’être contenus en si grand nombre en si peu de temps. J’ai respiré à la pub entre les deux épisodes, j’ai eu l’impression d’une bouffée de talent et de créativité, c’est dire… Et j’ai zappé avant la fin.
Cinq personnages récurrents, cinq jeunes keufs sortis d’école, cinq clichés grossiers. Du texte faiblard noyé dans un jeunisme outrancier, trop de « je kiffe » nuit au kif…
Du cliché et encore du cliché chez ces baby-cops. La manip de flingue virilissime avant de quitter le bureau, shlack shlack, une balle engagée dans le canon est toujours du plus bel effet, hein ? Et on s’habille en marcel ça fait Bruce Willis, ou en pétasse, ça fait le-flic-est-une-conne-comme-tout-le-monde.
Et puis le fantasme du menottage aux barreaux du lit, de cette fille si kiffante et bandante comme pour tourner un clip de R’n’B par ce flic si gay, respect du quota pour la télé française oblige. Un flic beur aussi, bien sûr. Un commissaire quadra ténébreux qui n’est autre que le père inconnu de la fliquette R’n’B. Et il y a un flic qui s’appelle Duval fatalement (il y a toujours un flic qui s‘appelle Duval dans les œuvres françaises, z’avez pas remarqué ?) et un jeune flic qui s’appelle Kevin. Et les autres je les ai déjà oubliés, c’est pas ma faute c’était trop chiant. Ne m’en reste que le souvenir d’une brochette de caricatures, qui pourrait être comique s’il n’y avait cette saturation de niaiserie et de molle facilité à chaque instant.
Rien ne colle, tout est bidon et ce n’est même pas marrant. Humour néant. Casting pathétiquement banal. Scénario pauvre. Prétexte polar qui sonne faux, le conseiller-police devait être en cavale ou en congé longue maladie. Tout n’est qu’invraisemblance, rien n’est crédible.
Qu’importe me direz-vous, on ne regarde pas des fictions pour le réalisme. Oui mais… Seul, le réalisme de la trame de base d’une série policière permet de faire respirer et donner du relief au reste. Sinon, on n’appelle pas ça « série policière » mais « Hélène et les garçons jouent aux gendarmes et aux voleurs ».
Bref, stop. Je ne pige pas comment on peut tourner et produire des trucs pareils.
Si c’est pour cultiver un réflexe empathique destiné à booster le recrutement de jeunes flics, on n’est pas sortis de la merde.
Mais vu que les personnages viennent de sortir d’école de police, espérons qu’à leur titularisation « les Bleus » cesseront de nous grignoter la redevance.
J’ai trop halluciné ma race, oué !...