RAID - téléfilm - Human Bomb - Terminator
16 Septembre 2007
L’info est tombée dans mon téléphone cet après-midi de la bouche d’un collègue du RAID.
Un téléfilm, pardon docu-fiction, va raconter pour la énième fois la prise d’otage qui a eu lieu dans une maternelle de Neuilly-sur-Seine en 1993 par un taré qui se faisait appeler Human Bomb, et réclamait 100 millions de francs sous la menace de tout faire sauter à la dynamite. Ça vous dit quelque chose ? Oui bien sûr, c’est un sujet redondant…
Un sujet à réchauffer par excellence. Tous les ingrédients de l’audience sont dans la recette, c’est un best-of du fait divers et on ne s’en lasse pas. Le frisson est toujours le même : la nausée. Voilà bientôt quinze ans qu’on nous le ressert.
On a déjà eu droit à tous les débats, à toutes les interprétations des faits, à tous les avis éclairés, de la version « faut buter tous les enculés, pas de quartier et tant pis pour les dégâts collatéraux » à « c’est une victime du système, il fallait l’épargner » avec témoignage scoop de la vieille institutrice du preneur d’otage « c’était un brave petit.»
En préambule à ce qui va suivre, et que ce soit clair : je ne suis pas choquée que Human Bomb ait été descendu, ni de la façon dont il l’a été.
Non, ce qui me choque est que c’est l’officier du RAID qui l’a refroidi qui joue son propre rôle dans ce téléfilm.
Au prétexte officiel de restituer à l’écran l’exactitude de ses gestes, c’te bonne blague ! Elle n’a pas déjà eu lieu la reconstitution ? On re soumet l’affaire au tribunal des émotions pulsionnelles du téléspectateur ? Avec la géniale idée du véritable tireur en valeur ajoutée à l’écran ?
Hallucinant de constater jusqu’où la récupération peut s’engluer, quand elle est au service de la visibilité de l’un et du voyeurisme des autres.
Et quelle peut être l’excitation de se mettre soi-même en scène en exterminator de téléfilm, dans un flingage à balles de cinoche… Malsain. Vulgaire. Indécent.
Déontologiquement discutable.
Tuer n’est pas jouer…
Mais quand on sait que le même ex-policier de cet éminent service d’élite sort un livre - au titre scandaleusement racoleur - sur l’affaire la même semaine, on se dit simplement que c’est une opération marketing bien ficelée.
Mise à jour du 25 septembre 2007
Zapping. C’était franchement mauvais. Pas de quoi se relever la nuit.
Daniel Boulanger : 3 secondes 47 centièmes de cagoule, la honte éthique du casting.
L’acteur Sarkozy : bien bien, c’est presque du Laurent Gerra…
L’acteur HB : touchant, il m'a fait penser à Éléphant Man à un moment.
Enfin, y’avait une nounou sympa à Neuilly, elle s’est fait dessoudée par le RAID.
(humour humour, avant le chœur des vierges offusquées…)
Et Pasqua qui vieillit bien.
Alors le prochain docufiction ?
La libération des infirmières bulgares avec C. Sarkozy ou son clone au générique ?
On parie ?