Gang bang entre journalistes et policiers ?

4 Juillet 2011

[UP] article du vendredi 24 juin 2011

gang-bang


Je partage ici le coup de gueule et l’opinion de Marc Louboutin à propos de la nouvelle "affaire Sihem Souid". Et d’aucuns ne pourront nous soupçonner d’une union sacrée sur le dos de la pasionaria autoproclamée de la police nationale, nous ne sommes pas souvent en phase, deux électrons très libres et un peu trop inaptes aux consensus.
Bref, je suis comme lui sidérée par l’aveuglement et les partis pris indus qui entourent cette affaire qui apparaît de plus en plus comme instrumentalisée.
Je suis abasourdie par le rôle des médias – cette salade est un symptôme, une parfaite illustration – à préférer le buzz à l’investigation minimale quelque soit le sujet.
Ça en devient terriblement anxiogène.
Ces accusations, et généralisation maintenant clairement énoncée, sont une insulte à mes collègues femmes et hommes désignés comme des idiotes prêtes à tout entendre et supporter pour les unes, et des êtres grossiers voire lubriques pour les autres.
Tout ça est grotesque.
Nous avons évidement conscience que quoique nous pourrons dire à ce propos fera de nous des complices de la machination visant à cacher les turpitudes de la police nationale, et que forcément, on nous soupçonnera d’être guidés par un corporatisme aveugle.
Qu’importe.

Les propos approximatifs de Melle Souid, en mal de médiatisation, sur une présumée affaire de viol dans un commissariat font à nouveau la une des chaînes d’information, depuis cette dénonciation sur RMC, hier, de cette affaire criminelle qui aurait été étouffée (évidemment) par l’administration. Les faits dénoncés sont graves. Peu importe qu’ils soient approximatifs, l’important c’est le buzz….

Melle Souid, nouvelle icône de la Police Républicaine pour certains médias et pour le Parti Socialiste qui n’a de cesse de la soutenir, depuis l’automne dernier est omniprésente dans les médias. Le PS a même déposé un projet de loi sur la déontologie portant son nom. A quel titre ? Là aussi, au vu de la tournure un tantinet paranoïaque de Melle Souid, il serait peut-être temps de se poser la question. On ne légifère pas sur des potins. Ou alors cela mérite une enquête parlementaire.

Cette affaire, depuis l’origine, est symptomatique d’une certaine paresse des médias et du faible niveau de compétence du PS en matière de sécurité publique qui n’a décidemment pas grand-chose à avancer en dehors de cette égérie bien peu consistante.

A-t-elle une quelconque compétence en matière de sécurité publique ? Non. Est-elle un exemple de « déontologie » ? Non plus, il suffirait aux journalistes d’avoir simplement la curiosité de faire le tour de ses déclarations dans la presse pour se rendre compte de l’approximation perpétuelle de ses déclarations.

A-t-elle seulement écrit son livre ? Non plus.

Melle Souid, à part le crédit qu’on pourrait peut-être lui apporter d’avoir éventuellement été témoin d’actes discriminatoires qui restent exceptionnels à la Police de l’Air et des Frontières d’Orly, son ancien service, est totalement bidon. Hystérique lorsqu’on lui apporte la moindre contradiction, elle n’a de plus aucune des qualités de sang froid et d’analyse que nécessite la moindre intervention banale de police, domaine technique qui lui est totalement étranger d’ailleurs.

Depuis des mois, elle tente de se faire passer pour une sorte d’Erin Brockovich à la française, seule contre tous, victime d’un complot généralisé, qu’il soit de l’Etat, de la Halde qui aurait évidemment « bidonné » son dossier pour lui donner tort, des policiers qui ne sont pas d’accord avec elle…

Les médias lui donnent abondamment la parole, sans jamais rien vérifier de ses affirmations. Pourquoi travailler un peu le dossier réel de Melle Souid, alors qu’elle sert, habilement, des arguments pré mâchés ? Les policiers sont donc d’après elle globalement racistes, maintenant on apprend qu’en plus ils sont sans doute généralement sexistes et des pervers sexuels en puissance.

Sa prochaine phase c’est quoi ? Les poncifs sont tellement nombreux sur la Police que la ligne éditoriale des interventions prévisibles de Melle Souid est infinie. Que les policiers sont tous d’extrême droite, alcooliques, analphabètes, incultes et évidemment incompétents ? Sauf elle bien sûr, qui sait tout sur tout, modèle de vertu et de République, nouvelle Marianne d’une presse et de responsables politiques, qui en la soutenant aveuglément sans jamais rien remarquer ni vérifier de ses incohérences, se livrent à une propagande à la fois mensongère et d’une mauvaise foi calculée.

En tête de cette propagande qui est une insulte pour la qualité de la presse en France, l’hebdomadaire le Point, sous la dynamique d’Aziz Zemouri, ami proche de Melle Souid depuis l’origine de ses problèmes administratifs, n’hésitant pas à bidonner de fausses interviews (A la façon « je ne vous connais pas ») de Melle Souid qui ne sont en fait que des communiqués de presse de promotion de son livre qui ne disent pas leur nom.

La meute réclame une meilleure déontologie dans la police, mais où est la leur dans cette affaire ?

Le journalisme serait-il définitivement mort en France ? A quand une enquête un peu sérieuse sur Melle Souid, sur ses propos, sur sa personnalité, sur l’ensemble de la genèse de cette « affaire », sur ses relations exactes avec certains journalistes, bref, sur les tenants et aboutissants de ce fantôme médiatique omniprésent ? Un peu de lumière ne ferait pas de mal à ces polémiques inutiles. En matière de Sécurité Publique, il y a d’autres urgences à installer dans le débat que cette caricature perpétuelle sans queue ni tête qui déshonore le journalisme et diffame pour des raisons uniquement promotionnelles ou égotique la grande majorité des policiers qui font leur travail parfaitement.

A défaut, de grâce, arrêtez de nous bassiner avec Sihem Souid.

Marc Louboutin
(24 juin 2011)

    Si on m'aurait posé la question...
 

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