“television et cinema”

4 Octobre 2007


©theyliewedie.org

Réponse à un commentaire indigné à propos de Les Bleus à lire

Foutez-nous la paix !!!

Ah ! Un cri de protestation ! Une petite colère qui vient éclater ici à l’impératif et à la première personne du pluriel. Sont-ils un, est-il plusieurs ? que ne sais-je... Peut-être une délégation d’un comité de bien-pensance de la télé décérébrée, ou un réseau occulte de défense des personnages et réalisateurs de Les Bleus. En tout cas, un fervent défenseur de la cause, qui pense avoir une légitimité pour venir me dicter ce que j’ai à penser ou à dire sur ce blog, vient demander des comptes sur la piètre opinion que d’autres et moi, osons exprimer à propos de cette série bientôt culte (nanar-awards...)

Si vous ne pouvez pas comprendre que cette serie n'est qu'une fiction , retournez donc voir Derrick.

Oui une fiction, et ?... J’ai dit autre chose ? Tu crois que j’ai pu craindre qu’il y ait confusion avec un documentaire ? Ha ha ! Non, juste une mauvaise, une très mauvaise série, tant sur le fond que la forme. Et à bien réfléchir, Derrick qui passe pour être une référence en matière de platitude et de grisaille est bien plus regardable. Je doute fort que Les Bleus puissent prétendre à la même longévité que lui. Derrick parvient à durer à la télé française sans pour autant se faire accrocher à son lit avec des menottes, et verser dans les stéréotypes les plus éculés. Derrick ne ressemble à rien d’autre qu’un vieux Colombo poussiéreux, mais il tient la route pour les amateurs du genre. Alors relis attentivement ce que j’ai formulé dans la note précédente sur Les Bleus, et colle toi un zéro de compréhension.

La série a reçu le Prix de la meilleure série de prime time au 9ème Festival de la fiction TV de La Rochelle (12 au 16 septembre 2007), ainsi que le Prix de la meilleure série au Festival de la fiction de Luchon en 2006,

Qu’importent les podiums des prix audiovisuels, ce genre d’attribution ne fait autorité que dans les milieux initiés. Si Les Bleus ont ramassé un prix, ça explique probablement l’intérêt grandissant des téléspectateurs français pour les séries américaines, et l’échec des stratégies d’imitation de celles-ci par les réalisateurs français.
Si les prix étaient un baromètre de qualité, ça se saurait. S’ils fonctionnent comme les prix littéraires, les enjeux sont très éloignés du talent. Une autre chose peut faire foi : l’audience. Sur la première diffusion de Les Bleus, Médiamétrie annonce 3 500 000 téléspectateurs, soit une part d’audience de 15.2% du public. La semaine suivante, 2 550 000 de persévérants, soit une déperdition de plus de 27% des amateurs de navets de la semaine précédente.
Pas de bol, tu viens de te tirer une balle dans le pied.

Question : tout ces juris ont-ils un niveux intellectuel inferieur aux forces de l'ordre qui tout le monde le sait est d'un grand niveau au vu de ce que vous dite ?

Alors ça, c’est peut-être la phrase en trop... Tu es ici sur un blog de flic. Je me contre-carre du niveau intellectuel des jurys qui attribuent des récompenses à ce que la télévision produit de plus débilisant. Je pense d’ailleurs que les prix décernés aux nanars de la télé, sont déterminés par autre chose que l’intellect. Ton brillant plaidoyer pour Les Bleus se termine par une conclusion minable en forme d’insinuation sur le QI policier, et c’est particulièrement maladroit. Les flics - et moi sur ce blog - s’autorisent une opinion sur les films et séries supposés mettre en scène et en fiction notre métier.
La télé pond de la merde en barre, de la soupe inodore, insipide et sans saveur, des clichés irréalistes et sans aucune originalité, des scenarii prévisibles et à coté de la plaque, qui nous font passer pour des gros cons.
Et on a autorité pour dire que ça n’a de policier que le nom. Ne t’en déplaise.

Merci de me repondre messieurs les censseurs

Tu exigeais une réponse, tu l’as eue. La madame, elle vient de t’allumer, je laisse maintenant mes collègues le faire à leur tour, si tu es parvenu à les amuser avec tes non arguments et ta non maîtrise de la langue française... Le tout laissant à penser que tu te ramasserais comme une loque au concours de gardien de la paix.

(non non j'ai trop de respect pour la police pour dire raz bas joie)

Rabat-joie, ça s’écrit. Le sens du mot est dans son orthographe.
Mais à trop regarder la télé...

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20 Septembre 2007

Les Bleus, premiers pas dans la police ça s'appelle...
premier et dernier passage sur ma télé aussi.

Je crois qu’il y a déjà eu quelques épisodes de ce truc-là. Et ça repart.
J’avais pris la saine habitude de zapper la plupart des séries policières françaises, par ennui et par souci de bon goût et de pertinence, et là, je me suis fait pécho par les bleus. Erreur. Et concours de circonstances (aggravantes), hier soir j’avais regardé The Shield. La transition fut rude…

Que dire des « Bleus », nouvelle série policière de M6, à part que c’est de la pure daube. J’ai rarement vu un truc aussi naze.
J’argumente ? Ok j’argumente… mais vite fait.

Voilà un ramassis de clichés dont la seule performance est d’être contenus en si grand nombre en si peu de temps. J’ai respiré à la pub entre les deux épisodes, j’ai eu l’impression d’une bouffée de talent et de créativité, c’est dire… Et j’ai zappé avant la fin.
Cinq personnages récurrents, cinq jeunes keufs sortis d’école, cinq clichés grossiers. Du texte faiblard noyé dans un jeunisme outrancier, trop de « je kiffe » nuit au kif…
Du cliché et encore du cliché chez ces baby-cops. La manip de flingue virilissime avant de quitter le bureau, shlack shlack, une balle engagée dans le canon est toujours du plus bel effet, hein ? Et on s’habille en marcel ça fait Bruce Willis, ou en pétasse, ça fait le-flic-est-une-conne-comme-tout-le-monde.
Et puis le fantasme du menottage aux barreaux du lit, de cette fille si kiffante et bandante comme pour tourner un clip de R’n’B par ce flic si gay, respect du quota pour la télé française oblige. Un flic beur aussi, bien sûr. Un commissaire quadra ténébreux qui n’est autre que le père inconnu de la fliquette R’n’B. Et il y a un flic qui s’appelle Duval fatalement (il y a toujours un flic qui s‘appelle Duval dans les œuvres françaises, z’avez pas remarqué ?) et un jeune flic qui s’appelle Kevin. Et les autres je les ai déjà oubliés, c’est pas ma faute c’était trop chiant. Ne m’en reste que le souvenir d’une brochette de caricatures, qui pourrait être comique s’il n’y avait cette saturation de niaiserie et de molle facilité à chaque instant.

Rien ne colle, tout est bidon et ce n’est même pas marrant. Humour néant. Casting pathétiquement banal. Scénario pauvre. Prétexte polar qui sonne faux, le conseiller-police devait être en cavale ou en congé longue maladie. Tout n’est qu’invraisemblance, rien n’est crédible.
Qu’importe me direz-vous, on ne regarde pas des fictions pour le réalisme. Oui mais… Seul, le réalisme de la trame de base d’une série policière permet de faire respirer et donner du relief au reste. Sinon, on n’appelle pas ça « série policière » mais « Hélène et les garçons jouent aux gendarmes et aux voleurs ».
Bref, stop. Je ne pige pas comment on peut tourner et produire des trucs pareils.
Si c’est pour cultiver un réflexe empathique destiné à booster le recrutement de jeunes flics, on n’est pas sortis de la merde.

Mais vu que les personnages viennent de sortir d’école de police, espérons qu’à leur titularisation « les Bleus » cesseront de nous grignoter la redevance.

J’ai trop halluciné ma race, oué !...
 

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16 Septembre 2007

RAID.JPG

L’info est tombée dans mon téléphone cet après-midi de la bouche d’un collègue du RAID.
Un téléfilm, pardon docu-fiction, va raconter pour la énième fois la prise d’otage qui a eu lieu dans une maternelle de Neuilly-sur-Seine en 1993 par un taré qui se faisait appeler Human Bomb, et réclamait 100 millions de francs sous la menace de tout faire sauter à la dynamite. Ça vous dit quelque chose ? Oui bien sûr, c’est un sujet redondant…
Un sujet à réchauffer par excellence. Tous les ingrédients de l’audience sont dans la recette, c’est un best-of du fait divers et on ne s’en lasse pas. Le frisson est toujours le même : la nausée. Voilà bientôt quinze ans qu’on nous le ressert.

On a déjà eu droit à tous les débats, à toutes les interprétations des faits, à tous les avis éclairés, de la version « faut buter tous les enculés, pas de quartier et tant pis pour les dégâts collatéraux » à « c’est une victime du système, il fallait l’épargner » avec témoignage scoop de la vieille institutrice du preneur d’otage « c’était un brave petit.»

En préambule à ce qui va suivre, et que ce soit clair : je ne suis pas choquée que Human Bomb ait été descendu, ni de la façon dont il l’a été.

Non, ce qui me choque est que c’est l’officier du RAID qui l’a refroidi qui joue son propre rôle dans ce téléfilm.
Au prétexte officiel de restituer à l’écran l’exactitude de ses gestes, c’te bonne blague ! Elle n’a pas déjà eu lieu la reconstitution ? On re soumet l’affaire au tribunal des émotions pulsionnelles du téléspectateur ? Avec la géniale idée du véritable tireur en valeur ajoutée à l’écran ?
Hallucinant de constater jusqu’où la récupération peut s’engluer, quand elle est au service de la visibilité de l’un et du voyeurisme des autres.
Et quelle peut être l’excitation de se mettre soi-même en scène en exterminator de téléfilm, dans un flingage à balles de cinoche… Malsain. Vulgaire. Indécent.
Déontologiquement discutable.
Tuer n’est pas jouer…

Mais quand on sait que le même ex-policier de cet éminent service d’élite sort un livre - au titre scandaleusement racoleur - sur l’affaire la même semaine, on se dit simplement que c’est une opération marketing bien ficelée.


Mise à jour du 25 septembre 2007

Zapping. C’était franchement mauvais. Pas de quoi se relever la nuit.
Daniel Boulanger : 3 secondes 47 centièmes de cagoule, la honte éthique du casting.
L’acteur Sarkozy : bien bien, c’est presque du Laurent Gerra…
L’acteur HB : touchant, il m'a fait penser à Éléphant Man à un moment.
Enfin, y’avait une nounou sympa à Neuilly, elle s’est fait dessoudée par le RAID.
(humour humour, avant le chœur des vierges offusquées…)
Et Pasqua qui vieillit bien.

Alors le prochain docufiction ?
La libération des infirmières bulgares avec C. Sarkozy ou son clone au générique ?
On parie ?

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