La réponse de la perverse polymorphe
11 Juin 2008
Le débat prend de la hauteur, c’est magnifique.
Hier, j’ai (on a) balancé un pavé dans la mare des us et coutumes des blogs.
Je me suis insurgée contre l’utilisation de mots foireux dans un blog, mots susceptibles de drainer un public plus que foireux via les requêtes Google.
Le blog collectif en question (puisque c’est comme ça qu’il se définit) qui colle donc le mot "nu" dans chaque titre d’article, a malencontreusement dérapé, comme vous avez pu le lire dans ce qui précède. Ce n’était pas intentionnel de la part de l’auteur, ce que je veux bien croire, SAUF QUE : avec une telle maîtrise des mots-clés générateurs de trafic, ET en étant plusieurs à se servir de cette manipulation - qui équivaut, ni plus ni moins, à truquer les urnes des sites de classements - personne ne s’est rendu compte de la gaffe. Ça, c’est tout de même révélateur du fait que certaines priorités dans la pratique des blogs font perdre tout sens commun.
Je n’accuse personne de pédophilie, ne me faites pas dire ce qui n’a pas été dit, je dénonce une pratique débile, déviante et casse-gueule.
Parce qu’au finish, retournement de situation : ce sont les ignobles dénonciatrices qui voient le mal partout, et font des procès en sorcellerie, qui sont copieusement insultées, et qualifiées de perverses. Salopes qu’on est, va…
La perversité étant l’art, pour celui qui la provoque, de faire basculer une situation, et de prendre le statut de victime (toujours plus confortable pour accuser son chien de la rage) c’était bien tenté, mais ça ne prend pas.
Donc, toute une partie de la blogosphère outragée se met à défendre bec et ongles, l’existence de ce blog si drolatique et nu à chaque page. Voilà donc les options qui sont offertes à ceux qui n’ont vraiment rien compris aux blogs :
- Un blog utilisant le mot "nu" dans chaque titre est en fait une entreprise d’utilité publique destinée à détourner le lectorat médiocre et voyeur vers des sites à haute teneur qualitative, et lui délivrer un message.
- Un blog utilisant le mot "nu" dans chaque titre est une stratégie de la gauche pour déstabiliser la droite et lui piquer son potentiel électoral.
- Un blog utilisant le mot "nu" dans chaque titre n’est qu’un jeu, une parodie de buzz. Chacun use de son temps comme il lui plait, là-dessus il n’y a rien à dire.
- Un blog utilisant le mot "nu" dans chaque titre ne génère pas plus de trafic pour autant, c’est un jeu combien de fois faudra-t-il le répéter.
- "enfnats" + "nsu" n’a aucune connotation pédophile, puisqu’on naît nu, et je me suis même laissée dire que certains enfnats se mettaient nsu avant d’aller au bain. C’est dingue.
- On peut mettre "nu" dans chaque titre, monter dans les classements de blogs grâce à ça, mais se foutre des classements en même temps. C’est ce qu’on appelle faire la part des choses.
- On peut également s’inscrire sur tous les sites de référencement, cloner ses productions bloguesques un peu partout, et rester indifférent à la visibilité que ça procure. Ça s’appelle de la modestie. Ou de l’humilité.
- La dénonciation de l’utilisation délibérée des mots "enfatns" + "nsu" n’est que la manifestation de l’explosion préméditée d’un abcès de jalousie de deux blogueuses qui écrivent comme des merdasses à l’encontre de futurs prix Nobel de littérature.
Dernières précisions :
- Je me fous des classements, je suis d’ailleurs mal classée sur Wikio et Technorati, et je ne fais rien pour améliorer mon score.
- Les gens qui viennent lire ce blog sont pour une bonne partie des non-blogueurs, et c’est pourquoi j’espère ne plus être tentée de rédiger des articles tels que celui-ci, parce que franchement ils doivent trouver ça totalement surréaliste.
- Si je modère les commentaires, ce n’est pas pour brider la liberté d’expression, mais pour protéger mon blog de propos qui pourraient entraîner sa fermeture. Je rappelle que je suis encore fonctionnaire de police. Pour info, la plupart des blogs de flics sont modérés. S’il y en a qui ne pigent pas pourquoi, tant pis.
Et comme ce blog n’a pas non plus vocation (c’est mon choix) d’être un forum ou un tchat, ce n’est pas plus mal. Donc, excusez-moi de ne pas valider les commentaires et y répondre (ou pas) en temps réel.
- On me fait la remarque qu’au lieu de remuer la merde, je ferai mieux d’avoir une action concrète. Là je réponds que j’ai probablement été utile à plus de mineurs que la plupart des militants du virtuel ne le serait en toute une vie. Mais comme je ne répands pas mes bonnes actions sur ce blog, on ne pouvait pas savoir. Un café ?
- Pour répondre à je ne sais plus qui, oui peut-être qu’on s’ennuie ici. Moi pas en tout cas. Ce blog est exactement ce que je veux qu’il soit. Pour les lecteurs de passage, libre à eux de passer au blog suivant, je n’oblige personne à la fidélité. Pour ceux que mes histoires ne gavent pas, ils sont environ 800 par jour et lisent une moyenne de 4000 pages par jour, voilà comme ça vous savez tout. Je sais, ce n’est pas énorme mais ça aussi ça m’est égal. (900 hier, qui dois-je remercier ?)
- Renseignement pris auprès d’un officier de l’OCLCTIC (Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication) une prochaine utilisation de ce genre des mots "enfnats nsu" ou quelque chose d’approchant fera l’objet d’un signalement sur ce site : http://www.internet-mineurs.gouv.fr/
[edit 13 juin]
Conclusion :
Je n’accuse personne de pédophilie, ne me faites pas dire ce qui n’a pas été dit, je dénonce une pratique débile, déviante et casse-gueule : celle de l’utilisation et de l’association de mots-clés susceptibles d’attirer un public internaute pédophile.
Et qu’à défaut d’être intentionnel, ce procédé n’en reste pas moins blâmable, au même titre que l’imprudence ou la négligence le sont.
L’intention est même accessoire dans le résultat de l’emploi (à défaut de finalité de l’emploi) parce que si j’écris Untel attend des enfnats nsu, les moteurs de recherche - qui ne font pas d’analyse qualitative des sites qu’ils parcourent - ne s’arrêtent que sur les deux derniers mots, ceux de la requête.
Qu’il s’agisse d’un fait délibéré ou d’une maladresse, je parle de vigilance et de responsabilité.
Affaire suivante.